La question des îles Kouriles dans les relations russo-japonaises

Authors

  • Romain Yakemtchouk

Keywords:

Accords russo-japonais, Kouriles, Conférence de Yalta, Traité de San Francisco, Déclaration russo-japonaise

Abstract

The Kurile Islands form a chain between Sakhalin and the Kamtchatka Peninsula. They belonged to Japan from 1875 until their incorporation into the Soviet Union after World War II. In 1941, the Soviet Union had signed with Japan the neutrality pact, but at Yalta Conference (February 1945), Stalin agreed to enter the war against Japan after Germany’s surrender; in return, the Soviet Union was to acquire the Kurile Islands and Southern Sakhalin. By the Peace Treaty of San Francisco on Sept. 8, 1951, Japan renounced «all right, title and claim to the Kurile Islands» (Art. 2, §c); the Japanese sovereignty was limited to the islands of Honshu, Hokkaido, Kyushu and Shikoku. Japan’s demand for the return of the four southern Kurile Islands, known in Japan as the «Northern Territories» (Etorofu, Kunashiri, Shikotan and Habomais) was refused by the Soviet Government. The Bulganin- Hatoyama agreement ending the state of war was signed on Oct. 19, 1956: the Soviet Union had promised to return to Japan the islands of Habomais and Shikotan, on condition that a peace treaty is concluded between the two sides. In the absence of a peace treaty, this agreement is still the sole basis for diplomatic relations between Moscow and Tokyo. RÉSUMÉ - Aux termes du traité russo-japonais de 1875, l’archipel des Kouriles fut placé sous la souveraineté du Japon. En avril 1941, les deux puissances ont signé un pacte de neutralité, mais à la Conférence de Yalta, en février 1945, Staline a accepté d’entrer en guerre contre le Japon, en contrepartie de quoi les Alliés ont convenu d’octroyer à l’URSS les îles Kouriles, ainsi que le Sud du Sakhaline que la Russie a dû céder au Japon par le traité de Portsmouth en 1905. Ayant capitulé en mai 1945 sans conditions, le Japon renonça par le traité de paix de San Francisco (8 septembre 1951) à tous les droits relatifs aux Kouriles, sa souveraineté territoriale étant limitée aux îles Honshu, Hokkaïdo, Kyushu et Shikoku. Dans le contexte de la guerre froide Est-Ouest, le Japon demanda à l’URSS le retour des quatre îles méridionales des Kouriles (Etorofu, Kunashiri, Shikotan et Habomaïs), mais le gouvernement soviétique refusa. Par l’accord signé le 19 octobre 1956, l’URSS a mis fin à l’état de guerre avec le Japon, a rétabli avec lui les relations diplomatiques et fut d’accord pour restituer Shikotan et Habomaïs, à la condition toutefois qu’un traité de paix soit signé entre les deux puissances. Plus de soixante ans après la guerre, ce traité de paix se fait toujours attendre.

Published

04-12-2007

How to Cite

Yakemtchouk, R. (2007). La question des îles Kouriles dans les relations russo-japonaises. Rivista Di Studi Politici Internazionali, 74(3), 399–425. Retrieved from https://rosa.uniroma1.it/rosa00/index.php/studi_politici_internazionali/article/view/80

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