Giotto Dainelli tra scienza e politica

Authors

  • Giuseppe Vedovato

Keywords:

Rapporti Dainelli-Vedovato, Accademia d’Italia, Società Geografica Italiana, Geologia dell’Etiopia, Imperatore Hailé Selassié

Abstract

Giotto Dainelli, geographer, geologist and explorer of international fame, was not only a university professor but also held important political and cultural appointments during the Second World War. Well known for his scientific expeditions in Asia and Africa, Dainelli saw colonialism as a civilizing mission, agreed with Enrico Carradini’s strand of nationalism and wanted the Dalmatian coast to be Italian. He was one of the founders of the Istituto Coloniale Italiano and worked with it as a scientist; he was the vice president of the Società Geografica Italiana and, in 1929, was made a member of the Italian Academy. More a nationalist than a fascist, during the fascist period he went on important expeditions, such as the exploration of Karakorum, and developed an idea of Atlantic and Mediterranean Europe as a unitary and creative culture. He directed the Centro di Studi per l’Africa Orientale Italiana, and undertook huge geographical, geological and ethnographic surveys in Ethiopia after 1936 which resulted in important new studies on these subjects. During the war he remained faithful to his nationalist attitudes, even when Italy’s military star began to decline and members of the University of Florence began to voice anti-fascist opinions. He condemned the armistice of the 8th September, remaining loyal to his nationalist views and agreed with Giovanni Gentile, followed his lead in joining the renewed Italian Academy that was then set up in Florence. After being appointed podestà in February 1944, he threw himself into the work of caring for the city, that was being bombed under the heavy hand of the German occupying forces, making sure that all the most precious artistic possessions of the city were hidden away safely. When Giovanni Gentile was killed, despite the unpropitious moment he felt it his duty to take over as president of the Academy out of a sense of responsibility and because he did not want the important Feltrinelli bequest to go elsewhere. As the Allies drew near, he transferred the Academy to the North of Italy and administered it well, as an intellectual rather than as a party official. After the war he was exonerated from the accusation, made by his fellow academics, of being a collaborator thanks to the testimonies of the Jewish community, but from then on he was sidelined. In 1954 he was celebrated by the Società Geografica Italiana on the 50th anniversary of his joining that institution; in his speech he spoke of being disinterestedly faithful to science and of his love of Italy and of study; these sentiments were confirmed when he left his documents and books to the Society. The author of this article took the personal copy of Dainelli’s study on the geography of Italian Africa and Ethiopia, written in 1943, and autographed by him, to the Emperor of Ethiopia in 1963, as proof of the important diplomatic relations between Italy and Ethiopia. RÉSUMÉ - Sur la base de documents et de souvenirs personnels, Giuseppe Vedovato reconstitue la figure de Giotto Dainelli, géographe, géologue et explorateur de réputation internationale et professeur universitaire qui occupa d’importantes fonctions politiques et culturelles durant la deuxième guerre mondiale. Protagoniste d’importantes expéditions scientifiques en Asie et en Afrique, Dainelli conçut le colonialisme comme une mission civilisatrice, adhéra au début du XXème siècle au nationalisme d’Enrico Corradini et fut partisan de l’italianité dalmate. Parmi les fondateurs de l’Istituto Coloniale Italiano, avec lequel il collabora au niveau scientifique, il fut vice-président de la Società Geografica italiana et fut nommé en 1929 académicien d’Italie. Plus nationaliste que fasciste, il s’occupa pendant la période fasciste surtout de science avec de grandes entreprises comme l’exploration du Karakorum et élabora la conception culturelle de l’Europe atlantique et méditerranéenne comme un ensemble unitaire et créateur de civilisation. Directeur du Centro di Studi per l’Africa Orientale Italiana, il effectua après 1936 d’importants relèvements géographiques, géologiques et ethnographiques en Ethiopie qui aboutirent à de nombreux travaux innovateurs. Il garda sa foi nationaliste même quand la fortune militaire italienne commença à décliner et que des positions contraires au régime commencèrent à se développer dans le milieu universitaire florentin. Il porta un jugement sévère sur l’armistice du 8 septembre et manifesta une grande cohérence, tout comme Giovanni Gentile qu’il suivit à l’Académie d’Italie à peine renouvelée et établie à Florence. Nommé podestat en février 1944, il se consacra avec beaucoup d’énergie à la ville, soumise aux privations et aux bombardements pendant l’occupation allemande, et mit à l’abri une partie précieuse du patrimoine artistique. Quand Giovanni Gentile fut tué, il poursuivit son engagement et assuma la charge de Président de l’Académie dans un moment particulièrement difficile, en acceptant par sens de la responsabilité et surtout pour que l’Académie ne perde pas l’immense donation Feltrinelli. À l’approche des alliés, il transféra l’Académie en Italie du Nord et l’administra avec une grande rigueur, en tant qu’intellectuel et non pas en tant que dignitaire du parti. Après la guerre, il fut disculpé des accusations de collaborationnisme soulevées par le milieu universitaire, grâce surtout aux témoignages de personnalités juives, mais malgré cela il resta longtemps marginalisé. Pour le cinquantenaire de son inscription, il reçut les honneurs de la Società Geografica Italiana et revendiqua alors sa fidélité désintéressée à la science et à l’Italie et son dévouement aux études qu’il confirma en laissant à cette institution un somme monumentale de documents et de livres. La copie personnelle, autographé, de son travail sur la géographie de l’Afrique italienne, qu’il écrivit en 1943, fut donnée par Giuseppe Vedovato à l’empereur d’Ethiopie en 1963 comme gage d’importantes relations diplomatiques entre l’Italie et l’Ethiopie.

Published

19-10-2009

How to Cite

Vedovato, G. (2009). Giotto Dainelli tra scienza e politica. Rivista Di Studi Politici Internazionali, 76(3), 381–421. Retrieved from https://rosa.uniroma1.it/rosa00/index.php/studi_politici_internazionali/article/view/4

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