Lieux dans l’espace : quelques premiers défis de l’exogéographie face à la présence et aux activités humaines hors de la Terre

Résumé

Plus de cinquante ans après le premier atterrissage lunaire, les développements actuels de l’astronautique offrent à l’humanité la perspective d’étendre sa présence et son ac-tivité au-delà des frontières de la planète Terre. S’il est vrai que cette présence et cette activité ont été le centre d’attention traditionnel de la géographie en tant que discours scientifique, il est raisonnable de supposer qu’elles le resteront même en dehors de leurs frontières spatiales originaires. Une évolution possible de la géographie pourrait donc être ce que l’on a commencé à appeler l’exogéographie, c’est-à-dire l’étude des dynamiques et des processus qui, après s’être développés sur Terre au cours des siècles passés, sont susceptibles de se développer dans l’espace extra-atmosphérique ou sur d’autres corps célestes à l’avenir. Cela semble être le cas, puisque les processus de territorialisation humaine semblent suivre les mêmes schémas généraux même si leur portée et leurs domaines d’action évoluent avec le temps. Une réflexion sur ce sujet est amorcée en Italie et quelques premières mesures ont été prises ces dernières années. Cet article résume brièvement quelques perspectives dans ce domaine. En passant en revue certaines déclarations épistémologiques sur la géographie dans les formulations académiques classiques, ce travail affirme qu’il existe un potentiel certain de continuité entre les études géographiques, indépendamment de leur focalisation sur la Terre en tant que contexte physique ou sur d’autres planètes ou l’espace interplanétaire. Cela est dû au fait que leurs objets ultimes restent, de manière cohérente, la présence et l’activité humaines dans les espaces où elles se produisent.